2 septembre 2011 | Blog, Blog 2011, Management | Par Christophe Lachnitt
Les principes ne s’usent que si l’on ne s’en sert pas
C’est ce que nous démontre tristement le management de l’équipe de France de football.
En management comme dans la vie, quand on transige avec ses principes par peur du prix que l’on paierait en les appliquant, on finit généralement par payer l’addition plus tard. On a alors perdu du temps et de la crédibilité.
C’est pourquoi j’étais partisan, après le comportement de l’équipe de France de football lors de la Coupe du monde disputée – par les autres nations – en Afrique du Sud d’exclure à vie tous les mutins. L’honneur de la France et l’éducation des jeunes n’auraient pu qu’y gagner. Mais la Fédération française de football a préféré prononcer des sanctions aussi peu lisibles que laxistes, démontrant une nouvelle fois son intelligence hors pair déjà illustrée par son management de Raymond Domenech, autre transgresseur impuni d’un nombre incalculable de principes qui devraient animer un groupe sportif professionnel.
Les joueurs de l’équipe de France ont bien compris la leçon : tout ou presque leur est permis et, après quelques mois de pénitence, les voici redevenus eux-mêmes. Cela nous manquait. Deux des héros de Nyasna et un troisième joueur auquel ils n’ont rien à apprendre en matière d’arrogance et d’immaturité se sont ainsi illustrés cette semaine par des propos dont ils ont le secret :
- “Ça veut peut-être dire qu’il (Laurent Blanc) m’estime beaucoup. Mais, après ce n’est pas en le répétant publiquement que ça va s’améliorer. Ça arrive d’avoir des jours sans. J’ai une bonne relation avec lui et surtout Jean-Louis Gasset (adjoint de Laurent Blanc). Je sais qu’ils m’accordent leur confiance. Mais j’aimerais mieux que le sélectionneur me dise certaines choses entre quat’zyeux” – Samir Nasri, 30 août 2011
- “Non [Ribéry n’est pas meilleur que moi à gauche]. C’est une situation qui arrange tout le monde. On va dire que c’est pour la paix des ménages qu’il joue à gauche” – Florent Malouda, 30 août 2011
- “Laurent Blanc cherche un capitaine ? Comme quoi ce n’est pas si facile de remplacer Evra !” – Patrice Evra, 31 août 2011
Laurent Blanc, le sélectionneur, les a rappelés gentiment – bien que plus fermement que Raymond Domenech ne l’avait jamais fait – à l’ordre. Mais ses joueurs savent depuis un certain été 2010 qu’ils ne risquent pas grand-chose, sauf le ridicule, ce qui semble depuis longtemps ne pas les gêner.
A mes yeux, la différence entre une préférence et un principe est que l’on change de préférence si elle n’est pas applicable. A contrario, on ne change pas ses principes de vie. C’est pourquoi vous savez que l’une de vos convictions est un principe lorsque son application vous coûte quelque chose et que vous êtes satisfait de payer ce prix (qui n’est pas forcément financier).
La Fédération française de football n’a manifestement pas la même conception que moi…
Question de principe. 🙂