22 janvier 2025 | Blog, Blog 2025, Communication | Par Christophe Lachnitt
Incendies de Los Angeles : la communication stérile de l’édile
Karen Bass, la maire de Los Angeles, ne se relèvera pas de cette crise.
Les quartiers touchés par les terribles feux ne sont pas affectés pour la première fois et les pouvoirs de la maire de Los Angeles ne sont pas aussi importants qu’on pourrait le penser – limités notamment par le rôle du City Council et du Los Angeles County. Mais Karen Bass incarne l’incurie de la réponse publique à cette crise de manière indélébile. Et elle a perdu la confiance des Angelenos moins en raison de ses actes – elle aurait mal géré les conditions de la réponse de la ville à une telle catastrophe (remplissage des réservoirs d’eau, nettoyage de la végétation…) et est accusée par la responsable des pompiers locaux d’avoir raboté son budget – que de ses paroles, ou de son absence de paroles.
Une séquence marquera en effet à jamais la carrière de Karen Bass et sa campagne pour sa réélection si elle a la folle idée de se représenter. Alors que tous les habitants de sa ville avaient été alertés sur l’imminence de feux très dangereux, Karen Bass décida de partir au Ghana pour assister à l’investiture du Président du pays. Ce voyage sans aucun rapport avec son métier de maire, surtout alors qu’une catastrophe était annoncée pour sa ville, est d’autant plus inepte qu’elle avait promis avant d’être élue qu’elle ne quitterait jamais le pays durant son mandat.
C’est à son retour du Ghana qu’elle fut interrogée, à l’aéroport, par un journaliste et que son interminable silence de 90 secondes mit un terme à sa carrière politique :
Le premier rôle d’un dirigeant, quel qu’il soit, en période de crise, est de donner confiance aux personnes dont il a la charge : lorsqu’un drame survient, la communication est plus performative que jamais. Une édile qui, comme Karen Bass, fuit la crise pour participer à des festivités à l’étranger et est incapable, à son retour, de prononcer un seul mot d’empathie pour les victimes se disqualifie elle-même.
Sa communication, depuis qu’elle a retrouvé son bureau, est malheureusement à l’avenant : elle instille le doute dans l’action de la ville plutôt que de la consolider en créant un élan positif. Pendant que Karen Bass est incapable ne serait-ce que de prendre un vrai leadership sur les conférences de presse relatives à la crise et qu’elle déroule des éléments de langage sans intérêt sur les réseaux sociaux, Gavin Newsom, le gouverneur de Californie, la remplace, combinant au mieux des propos émotionnels pour les proies du feu et un discours résolu sur la gestion de crise.
L’implication du gouverneur (et ancien maire de San Francisco) est d’autant plus nécessaire que, presque à chaque prise de parole, Karen Bass démontre son incapacité à assumer sa fonction, comme l’illustre cette incroyable gaffe commise à son retour du Ghana :
Regarder Karen Bass s’enfoncer du fait de ses propres erreurs est presque douloureux – on a mal pour elle. Mais personne ne l’a obligée à se présenter à un poste de responsabilité pour lequel elle n’est manifestement pas taillée.
Son incompétence, aujourd’hui, a des conséquences tragiques.